Nous n’avons pas de document écrit indiquant si avant ce bâtiment, il y avait déjà un lieu de culte collectif. La tradition orale rapporte qu’avant l’église, il y avait une chapelle oratoire, également école religieuse, appelée La Souciétat située au bout de l’extrémité est de l’allée du Prat Bésial, là où se trouve actuellement une croix commémorative de la création de la commune en 1851. Les anciens appelaient cette rue la "rue de la Société".
Nous savons, par les délibérations du Conseil municipal, que l’église et surtout son clocher ont été l’objet de travaux importants dans les années 1850. Le Bulletin Nosto Coummuno, dans son numéro 4 de janvier 1997, y consacre un article fort documenté (Petite histoire de l’église et de son clocher).
L’architecture de notre église est des plus classiques. Plusieurs aspects méritent l’attention.
![]() L’église l’hiver |
![]() L’église et sa place l’été |
![]() Les noces de Cana |
![]() La Multiplication des pains |
![]() Intérieur de l’église : peinture, voute et lustre |
L’église de Biert sert occasionnellement de cadre à des concerts ou des expositions, le village de Biert ne disposant pas de salle pour ce genre de manifestation. Avec l’accord du curé en charge de la paroisse (aujourd’hui le curé de Saint-Girons) la manifestation se déroule sous la responsabilité de l’association qui en est l’organisatrice.
![]() Exposition dans l’église |
Associé à l’église, il y avait autrefois un presbytère, qui, après qu’il n’y eut plus d’occupant a servi un moment de local pour la poste. C’est aujourd’hui un local de servitudes communal dans sa partie basse, et un gîte à l’étage.
Associé au presbytère il y avait le jardin, aujourd’hui occupé par le hangar des engins municipaux. Le souvenir en a été gardé dans l’appellation de la place située devant ce hangar, qui est la Place de l’Ort del curè. (ort signifiant jardin dans le parler ancien).
Comme toutes les paroisses, la paroisse de Biert a son Saint Patron : c’est Saint-Barthélémy, dont la fête est le 24 août, familièrement appelée la Saint-Bourtoulou. Pour cette raison, la Fête du village (trois journées comportant bals, et activités foraines traditionnelles : tir au pigeon, manèges…) était organisée au week-end le plus proche de la Saint-Bourtoulou. Dans les années 1960, cette pratique a été changée : c’est maintenant la fête de la croustade le premier mercredi du mois d’août.
De 1885 à 1918 : abbé Jean Arnaud Bonzom, dont la tombe se trouve au cimetière de Biert.
De 1918 à 1938 : abbé Siméon Daran, qui était également sculpteur. C’est lui qui a réalisé l’oratoire qui se trouve à gauche dans la rue qui va de l’église au cimetière. Il a aussi, en 1934, sculpté sur la tombe de son prédécesseur, une stèle avec l’épitaphe suivante :
![]() Épitaphe de l’abbé Jean Arnaud Bonzom |
De 1938 à 1952 : abbé Antonin Denjean, récemment décédé, auquel l’auteur de cette page est redevable d’avoir appris le latin, en cours particuliers donnés bénévolement au cours des vacances d’été. L’abbé Denjean se joignait, en soutane, aux joueurs de quilles le dimanche après-midi… mais toujours après vêpres, bien sûr !
De 1952 à 1962 : abbé Sainte-Croix, qui, en arrivant à Biert, s’était également initié, avec succès, au jeu de quilles biertois.
Ensuite, il y eut l’abbé André Laborde, qui a été ensuite curé de Saurat.
Puis l’abbé Élie Mirouze, originaire de Biert, frère de Germain Mirouze de La Mole, personnage bien connu car il était chiqueur (et avait une joue déformée par sa chique). L’abbé Mirouze avait eu une activité dans la Résistance, dévoilée après la Guerre.
Ensuite, il n’y a plus eu de curé à Biert, la charge de la paroisse étant confiée au curé doyen de Massat. Ce fut l’abbé Cabaneau, décédé en 1974, puis l’abbé Mario Ottaviani.
Lorsque celui ci fut nommé curé d’Eycheil, il continua d’exercer son ministère biertois depuis Eycheil.
Puis ce fut, depuis Saint-Girons, l’abbé Bruno Gautier. jusqu’en 2007.
Depuis 2007, le prêtre en charge de la paroisse de Biert est le chanoine Gabriel Frésard, curé de Saint-Girons.
Conséquence de la dépopulation de la commune, ainsi que de la diminution de la fréquentation religieuse depuis les années 1950, le nombre d’offices célébrés en l’église de Biert ne dépasse guère maintenant une douzaine par année en moyenne. Pour la célébration dominicale, les fidèles de Massat et de Biert se regroupent pour un office en commun, le plus souvent à l’église de Massat, quelquefois à l’église de Biert.
![]() Le hameau de Mourès, aquarelle de Germaine del Médaci |
La mémoire collective a toujours connu une église à Mourès. C’est le siège de la paroisse du Saraillé, qui avait un curé titulaire jusqu’à la guerre 1914–1918. En 1914, c’était Gustave Isaure. Après ce dernier ce fut l’abbé Esquirol, qui en outre avait la qualité d’exorciste.
L’aire géographique de cette paroisse englobait les hameaux situés dans la vallée du ruisseau de Bagen. À l’église est accolé un cimetière. À côté se situe le presbytère, aujourd’hui habitation privée.
Quoique non désaffectée, l’église de Mourès n’est plus guère utilisée pour des activités cultuelles, si ce n’est pour les obsèques des personnes qui ont leur caveau familial au cimetière de Mourès.
Il s’est trouvé que la limite de séparation entre les (nouvelles) communes de Massat et de Biert, a attribué à la commune de Biert, un certain nombre de hameaux (Tartein, Moundet, Les Rodes) qui, du point de vue paroissial, dépendaient de l’église de Massat et non de celle de Biert. Les habitants de ces hameaux ont été, dès cette date, citoyens de Biert, et c’est à la mairie de Biert qu’ils ont déclaré les naissances, et exercé leur droit de vote, toute leur vie durant.
Mais pour autant, tous ayant leurs caveaux familiaux au cimetière accolé à l’église de Massat, ils ont continué, et continuent encore, à inhumer leurs morts à Massat.
D’où l’expression, encore en usage, “vivants de Biert, morts de Massat”, et chaque année, à la Toussaint, c’est au cimetière de Massat que se rendent les familles des personnes originaires de ces hameaux, pour honorer leurs morts.
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La classe vers 1900, instituteur : Gustave Piquemal « Pitaléto ». Origine de la photographie : Roger Toulze « Grabét » |
Au village, le bâtiment conjoint « Mairie - École » date de 1886. Auparavant l’enseignement était dispensé dans des locaux loués, qui ont varié au cours du temps, le dernier étant la maison dite de la Fontaine actuellement propriété de la famille « Julien Piquemal du Pintré »
Au cours de la première moitié du 20ème siècle, il y avait, sur la Commune de Biert, plusieurs écoles dans les hameaux : à Berret, aux Fontelles, à Campettes, à Lardécal (ou la Volte), au Saraillé…
La dernière école hors village fut celle de Moundét, qui ferma en 1955, dont l’institutrice était Madeleine Gaubert, épouse de Jean Gaubert-Pistèn, maire de Biert de 1965 à 2001.
À Biert-village, l’école, dont l’instituteur était Roger Dégeilh depuis 1943, ferma en 1975, par manque d’élèves…
Elle a rouvert ses portes en 1987. En effet, l’afflux, à partir des années 1970, d’une population jeune, a entraîné à partir de 1980 un accroissement démographique, qui s’est traduit par l’arrivée d’enfants en âge scolarisable.
La classe en 1944, instituteur Roger Dégeilh « Titou ». Sur cette photo figurent, parmi les élèves biertois, deux enfants réfugiés (dont une fillette juive) : au deuxième rang, assis à la 1e et à la 6è places en partant de la gauche. |
L’école primaire accueillait 20 élèves en 2001 avec pour directrice, et unique enseignante, Françoise Brau.
Depuis quelques années, ils reçoivent une initiation à la langue occitane, incluant l’apprentissage de chants traditionnels.
Au cours de l’année scolaire 2000/2001, les élèves ont été sensibilisés au 150ème anniversaire de diverses façons. Ils ont travaillé sur des extraits du livre de Roger Toulze À Biert, village d’Ariège, autrefois, décrivant le mode de vie dans le village il y a cinquante ans. Ils ont aussi appris à danser quelques danses anciennes régionales, parmi celles qui ont été remises en pratique au village pour le 150ème anniversaire&ellips;
Un ramassage scolaire financé par le département assure les transports entre la localité d’origine de l’enfant et l’école de scolarisation.
En 2003 est intervenu un changement radical : le système de la classe unique a été abandonné au profit d’un RPI (regroupement pédagogique intercommunal) associant Massat, Biert, Le Port et Boussenac. Les enfants en âge scolaire de ces quatre communes sont ventilés entre trois écoles selon leur niveau.
À Biert : | classes de CE 1 et CE 2 |
À Massat : | maternelle, CP et CE 1 |
À Boussenac (Espies) | CM 1 et CM 2 |
Aujourd’hui la répartition des niveaux au sein du regroupement pédagogique intercommunal est un peu différente de ce qu’elle était au départ. L’école de Biert est maintenant chargée des niveaux CE2 et CM1. Au cours de l’année scolaire 2008–2009, l’école de Biert compte 19 élèves (10 CE2 et 9 CM1). Au cours de cette année scolaire les enfants ont bénéficié d’une semaine de “classe de découverte”, qu’ils ont passée à Port-Leucate, du 29 septembre au 3 octobre 2008.
Les Biertois disposaient alors d’une simple boîte aux lettres fixée à bonne hauteur – hors de portée des enfants – sur le mur latéral de l’église, près de la porte d’entrée. Pour y déposer leur courrier, ils devaient se jucher sur une grande pierre placée au-dessous à cet effet.
La recette postale s’installa d’abord au « Prat bézial », dans la maison de monsieur Claustres (« En ço dé Clostros »), acquise plus tard par la famille Loubet « Pérrèou ». Deux facteurs, dont le receveur Jean Loubet (1875-1952), y assurent le service en 1908, et leur tâche paraît si lourde au Conseil municipal qu’il demande la nomination d’un auxiliaire. C’est là que furent reçus – grâce au bureau télégraphique qui devint opérationnel à la fin de 1908 – les trop nombreux télégrammes porteurs de tragique nouvelles lors de la Grande Guerre.
Elle passa ensuite chez les Caujolle « Giguét », dans le local qu’occupe aujourd’hui l’épicerie Mirouze « Guin » puis, de là, « en ço dé Tataï », édifice contigu au calvaire, qui appartient de nos jours à Francine Gaubert « Pistèn », avant d’être transférée, en 1926, au domicile de Jean Loubet, l’inamovible receveur biertois, sur la place centrale. Vers 1952-1953, elle retourna chez Francine Gaubert, gagna ensuite la demeure de Marie Mirouze, à la sortie du village en direction de Massat pour s’implanter au rez-de-chaussée de l’ancien presbytère. Elle fut reléguée en simple annexe par la suite, toujours au même endroit.
Une Convention a depuis été conclue entre La Poste et la Commune de Biert, à effet du 1er janvier 2006 : l’agence postale a déménagé et est maintenant installée dans une pièce du bâtiment de la Mairie et fonctionne avec un agent sous contrat de la Commune, Virginie Veillet.
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Dernière mise à jour de cette page 06/04/2012 AD