La légende de Saint Branda

Cette légende est liée au culte du feu. Au Moyen Âge, pour diverses raisons, on allumait souvent des bûchers sur une plate-forme située quelques mètres au-dessous du sommet du Ker de Massat. Là, “le sol disparaissait sous une épaisse couche de cendre et de résidus de combustion qu’on désignait sous le nom de « las brandos » ou « branda »”.

Au milieu du quatorzième siècle, un pieux ermite appelé « Jouanillou », qui vivait en ascète à cet endroit disparut mystérieusement.


La statue actuelle de St-Branda
En mars 1769, un cortège de personnalités civiles et religieuses se rendit sur les lieux où il s’était retiré. Alors que la neige recouvrait les alentours, on constata qu’à cet emplacement « l’herbe, plus drue et plus verte que partout ailleurs, était déjà parsemée de fleurettes ». Des terrassiers y découvrirent un sarcophage de pierre intact. Le lendemain, en ouvrant le cercueil, on aperçut « le corps momifié d’un vieillard qui tenait entre ses mains croisées un crucifix d’argent. Ses longs chevaux blancs, sa barbe de patriarche et sa robe de bure beige, serrée à la taille par une corde, suffisaient à convaincre les plus incrédules. Le doute n’était pas possible, il s’agissait bien de Saint Branda ». On édifia un petit oratoire pourvu d’une « niche ogivale où fut déposée une statuette de bois à l’image de l’ermite et de taille tout au plus d’une grande poupée ». Cette statuette, dérobée dans les années 1970, a été remplacée par une de facture plus moderne.

Après une tentative infructueuse de canonisation, « le clergé se contenta de décider que, pour honorer la mémoire de Branda, les fidèles se rendraient en procession au sommet du Ker le Lundi de Pentecôte ». On prit ensuite l’habitude de goûter et de danser près de l’oratoire. En 1873, ce jour-là, un jeune homme jeta par dérision un os de poule vers la statue en criant : « Tè minjo, sént Branda ! » (« Tiens St-Branda, Mange ! » N.d.É) Le malheureux, bientôt « atteint d’une maladie étrange qui le poussait à manger des quantités énormes de viande » ne tarda pas à mourir. Dès lors les processions cessèrent mais les jeunes continuèrent de monter là-haut pour goûter et danser.

Dans son ouvrage Les croisières du Pourquoi pas ? à travers la mer du Groenland, le commandant J.-B. Charcot se référe à un manuscrit du neuvième siècle : la « Pérégrination de Saint Brandan », lorsqu’il évoque les aventures fantastiques du moine Brennain Mac Filonga dans l’île de Jan-Mayen, située en plein océan Arctique, à 780 kilomètres au nord-ouest de l’Islande. Il fonda en Irlande, nous précise l’auteur, l’abbaye de Cluainfert (ou Clonfert) où il mourut en 578, et devint Saint Brandan (ou Brendan). Simple homonymie sans nul doute. (Cliquer ici pour en savoir plus sur ce saint Brendan de Clonfert).

Source : « Club Faucette n°63 », bulletin de l’association de la maison de retraite de Massat.

Extrait du livre À Biert, village d’Ariège, autrefois de Roger Toulze (Annexe 5),
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Dernière mise à jour de cette page 03/04/2010 AD